Les chauves-souris, des mammifères fascinants

Particularités biologiques

Les chauves-souris possèdent un mode de vie particulier qui peut être divisé en quatre phases : hibernation, transit printanier, gestation et accouplement/transit automnal.

Les chauves-souris sont également des mammifères singuliers du fait de leur moyen de se déplacer et de capturer des proies. Elles utilisent en effet un système d’écholocation. Elles émettent, par la bouche ou le nez, des séries de sons très aiguës, inaudibles (ultrasons) ou quasi-inaudibles par l’homme et analysent ensuite l’écho perçu.


Chasse et régime alimentaire
 

Les 24 espèces de chauves-souris présentes en Champagne-Ardenne sont exclusivement insectivores. Le régime alimentaire varie selon l’espèce, mais toutes se nourrissent d’insectes et/ou d’araignées. Quelques exemples de proies : Mouches, moustiques, papillons de nuit, carabes, hannetons, punaises, sauterelles…


Accouplement

Les accouplements ont lieu en automne. Mâles et femelles de certaines espèces se regroupent dans des sites dits de « swarming ».

Un site de « swarming » ou de « regroupement automnal » est un site qui accueille la nuit, de la mi-août au mois de novembre, des rassemblements importants de chauves-souris devant ses entrées et à l’intérieur. Cette activité, liée aux accouplements, peut se traduire par des vols incessants, des poursuites, des cris sociaux. Des individus de différents secteurs peuvent ainsi se rencontrer, ce qui permet un brassage génétique. Ces sites peuvent tout autant correspondre à des sites d’accueil en période d’hibernation qu’à des sites qui n’ont pas d’intérêt pour les chauves-souris en été et en hiver. Il à noter que les sites de swarming peuvent ne pas accueillir de chiroptères en journée.

La gestation ne débute qu’après l’hibernation, grâce à un mécanisme biologique de fécondation retardée.


Hibernation

Toutes les chauves-souris françaises passent l’hiver (novembre à mars environ) en léthargie dans divers types de gîtes, variant selon les espèces : grottes, carrières souterraines, mines, tunnels, puits, caves, cavités arboricoles, etc. Ces sites doivent principalement répondre à cinq exigences écologiques (Schober & Grimmberger, 1991; Arthur & Lemaire, 2005) :

  • Une température comprise entre 2 et 11°C,
  • Une hygrométrie élevée (plus de 80%) afin d’éviter le dessèchement des membranes alaires,
  • Une grande tranquillité,
  • Une obscurité importante,
  • Une absence ou la présence faible de courants d’air.

La période d’hibernation provoque un ralentissement du rythme cardiaque (une dizaine de coups par minute contre 600 en période de chasse) ainsi qu’un abaissement de la température (qui se rapproche de celle du milieu ambiant). Leur respiration ne correspond alors plus qu’à 1% de celle en phase d’activité. Les chauves-souris sont donc très fragiles à cette période de l’année. Un réveil trop brusque constitue une perte d’énergie considérable et conduit souvent à la mort

 

Mise-bas et élevage des jeunes

Les chauves-souris sortent d’hibernation à partir de la fin du mois de mars environ et rejoignent alors progressivement leurs gîtes d’été, c’est le transit printanier. Les conditions recherchées sont une température élevée ainsi que, dans une moindre mesure, une obscurité et une tranquillité relatives. Les gîtes choisis varient selon les espèces. Certaines sont liées à des constructions humaines (combles d’églises, greniers, fissures dans les bâtiments, arrière des volets, ponts, etc.) tandis que d’autres préfèrent les gîtes arboricoles (arbres fissurés, trous de pics, écorces décollées). Il faut alors distinguer les espèces à caractère forestier (comme le Murin de Bechstein) et à caractère urbain (comme la Sérotine commune).

Les femelles forment des colonies plus ou moins importantes selon les espèces. Par exemple, les Barbastelles forment rarement des colonies de plus de 5 à 20 individus, tandis que les Grands Murins peuvent être regroupés à plus de 1000 (Roué & Barataud, 1999 ; Barataud, 2001). Chaque femelle met bas un petit par an (voire deux) entre mai et juillet. Les jeunes s’émancipent à la fin de l’été.

 
Colonie de Pipistrelles communes (avec un jeune, plus gris, bien visible)

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